1er Mai 2021 : retour sur un non évènement qui en dit long

Réuni∙e∙s en assemblée générale, peu de temps après le 1er mai 2021, les membres du groupe La Révolte de la Fédération Anarchiste, se sont interrogé∙es sur l’opportunité ou non de rédiger un communiqué concernant l’altercation entre le service d’ordre de la CGT et quelques membres épars du « cortège de tête », survenue en fin de manifestation. Rapidement, nous avons repoussé cette idée en convenant qu’il ne s’agissait là que d’un exemple patent et aujourd’hui récurent de l’antagonisme entre deux tactiques de manifester. Cependant, les remous et les réactions venant de la droite jusqu’à l’extrême gauche, même libertaire, nous a conduit à réfléchir à une analyse plus approfondie de la situation et c’est le produit de cette réflexion collective que nous vous proposons ici.

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Pour une société libre (1er Mai 2021)


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Le 1er mai 1886 les travailleurs∙es de Chicago manifestaient déjà pour se réapproprier leurs vies, et lutter pour leurs droits sociaux. Un attentat contre la police, aujourd’hui reconnu comme mené par les milices patronales, justifia l’arrestation et la condamnation à mort de huit syndicalistes anarchistes. Cinq d’entre eux mourront (quatre tués par l’État et un se suicidant). Les trois autres furent condamnés à la perpétuité. C’est depuis lors que ce jour est devenu un jour international de lutte sociale.

Aujourd’hui, tandis que le monde entier doit faire face à la pandémie de Covid -19, de nombreux effets négatifs dans les domaines de la santé, du travail, de la culture, de l’éducation et des droits fondamentaux sont à déplorés. C’est pourquoi, il est plus que jamais nécessaire, au minimum, de manifester. Continue reading

Ce que font les anarchistes au lieu de voter


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Traduit et adapté de l’anglais par le groupe La Révolte d’après un texte de l’Anarchist Federation (UK)

De nouvelles élections approchent et, comme toujours, deviennent le seul sujet qui intéresse les grands médias et les partis politiques, reléguant les luttes sociales à l’arrière-plan, ou pire, les récupérant pour en faire des arguments de campagne. Pas besoin d’être anarchiste pour savoir que, quel que soit le vainqueur, rien ne change. Les bases du système resteront encore et toujours les mêmes ! Voilà la raison pour laquelle les politicien·nes s’efforcent de récupérer les électeurs et les électrices par tous les moyens : Socialistes, Républicains, Marcheurs, Écolos,partis «de gauche» (LFI, PCF) sans oublier les nationalistes décérébré·es (RN, Debout la France, UPR).
Que nous gardions le système électoral majoritaire de la Vème République, ou que nous
passions à un système plus proportionnel ; quel que soit le nombre de personnes qui votent ou ne votent pas à une élection ou à un référendum (comme en 2005), le capitalisme reste et restera aux commandes partout dans le monde. Nous restons exploité·es dans la sphère économique, quand bien même nous
participons à des élections ou non. Les capitalistes, qu’ils soient des gestionnaires financiers ou des « capitaines d’industries », qu’ils viennent de France ou de n’importe quel pays, continuent de contrôler les richesses que nous produisons et à protéger leur mainmise à l’aide de la police, de la justice et de l’armée. Continue reading

Dépassons la question des retraites, bâtissons une société émancipée !


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Avec des milliers de personnes dans la rue depuis le 5 décembre, des appels à la grève générale dans de nombreux secteurs, des actions spontanées et décentralisées partout en France… il est clair que le ras-le-bol est général : la contre-réforme des retraites est le passage en force, le recul social de trop !
Loin de défendre coûte que coûte le système actuel, nous, militant·e·s anarchistes, entendons bien profiter de ce mouvement pour faire valoir nos idéaux basés sur la défense d’une société libre et égalitaire, dans laquelle le travail ne serait pas apprécié que pour son utilité économique.
Quelle serait la place du travail et des retraites dans une société libérée du capitalisme ? Le salariat y aurait-il sa place ?
Bien que les anarchistes se soient depuis plus de 150 ans intéressé·e·s à ces questions, nous ne prétendons pas apporter toutes les réponses – ou pire : un programme applicable à la lettre, mais bien des pistes de réflexion nous permettant d’avancer collectivement vers notre émancipation ! Continue reading

Critique anarchiste de la réforme des retraites


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Le système de retraite par points est une horreur : plus qu’une casse du système de solidarité nationale, pire qu’une attaque en règle des droits des travailleur•ses, cette réforme des retraites pourrait bien être la dernière !
En se drapant dans les habits de la simplification, de la défense de l’égalité et de l’universalisme, le gouvernement entend masquer le fait que son projet consiste en un changement complet de paradigme. Malgré les enfumages nous ne sommes pas dupes : cette réforme est emblématique du macronisme et de son idéologie néolibérale. Lutter contre elle, c’est lutter contre le projet de société que nous promettent les capitalistes.
Bien que très insatisfaisant, le système actuel de retraite par répartition est cependant plus avantageux pour les travailleur·ses que dans bien d’autres pays. En effet, ce système par annuités garantit, dès l’âge légal de départ à la retraite, un taux de remplacement* de 50 % dans le régime général et de 75 % dans la fonction publique pour une carrière complète définie par un nombre d’années cotisées. Toutefois, ce système ne fait que reproduire les fortes disparités qui existent entre les salarié·es et qui se retrouvent dans le calcul des pensions. Depuis 1993, la vague successive de contre-réformes n’a fait qu’amplifier l’injustice structurelle de ce système en durcissant les conditions d’obtention de la retraite à taux plein**, en faisant baisser le montant des pensions et en reculant l’âge légal de départ à la retraite. Pourtant, le projet de retraite à points que va tenter de nous imposer Macron n’est pas qu’une simple contre-réforme de plus du système des retraites en France : c’est la fin de la logique de solidarité et de justice sociale, basée sur une redistribution des richesses produites en direction des personnes qui n’avaient pu acquérir que peu de droits à une pension.


* Le taux de remplacement représente l’écart entre la pension de retraite et le revenu à la fin de la carrière.
** Pour pouvoir partir à la retraite à taux plein (c’est-à-dire sans décote) à compter de l’âge légal, il faut avoir cotisé un certain nombre de trimestres en fonction de l’année de naissance.