Dépassons la question des retraites, bâtissons une société émancipée !


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Avec des milliers de personnes dans la rue depuis le 5 décembre, des appels à la grève générale dans de nombreux secteurs, des actions spontanées et décentralisées partout en France… il est clair que le ras-le-bol est général : la contre-réforme des retraites est le passage en force, le recul social de trop !
Loin de défendre coûte que coûte le système actuel, nous, militant·e·s anarchistes, entendons bien profiter de ce mouvement pour faire valoir nos idéaux basés sur la défense d’une société libre et égalitaire, dans laquelle le travail ne serait pas apprécié que pour son utilité économique.
Quelle serait la place du travail et des retraites dans une société libérée du capitalisme ? Le salariat y aurait-il sa place ?
Bien que les anarchistes se soient depuis plus de 150 ans intéressé·e·s à ces questions, nous ne prétendons pas apporter toutes les réponses – ou pire : un programme applicable à la lettre, mais bien des pistes de réflexion nous permettant d’avancer collectivement vers notre émancipation ! Continue reading

Critique anarchiste de la réforme des retraites


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Le système de retraite par points est une horreur : plus qu’une casse du système de solidarité nationale, pire qu’une attaque en règle des droits des travailleur•ses, cette réforme des retraites pourrait bien être la dernière !
En se drapant dans les habits de la simplification, de la défense de l’égalité et de l’universalisme, le gouvernement entend masquer le fait que son projet consiste en un changement complet de paradigme. Malgré les enfumages nous ne sommes pas dupes : cette réforme est emblématique du macronisme et de son idéologie néolibérale. Lutter contre elle, c’est lutter contre le projet de société que nous promettent les capitalistes.
Bien que très insatisfaisant, le système actuel de retraite par répartition est cependant plus avantageux pour les travailleur·ses que dans bien d’autres pays. En effet, ce système par annuités garantit, dès l’âge légal de départ à la retraite, un taux de remplacement* de 50 % dans le régime général et de 75 % dans la fonction publique pour une carrière complète définie par un nombre d’années cotisées. Toutefois, ce système ne fait que reproduire les fortes disparités qui existent entre les salarié·es et qui se retrouvent dans le calcul des pensions. Depuis 1993, la vague successive de contre-réformes n’a fait qu’amplifier l’injustice structurelle de ce système en durcissant les conditions d’obtention de la retraite à taux plein**, en faisant baisser le montant des pensions et en reculant l’âge légal de départ à la retraite. Pourtant, le projet de retraite à points que va tenter de nous imposer Macron n’est pas qu’une simple contre-réforme de plus du système des retraites en France : c’est la fin de la logique de solidarité et de justice sociale, basée sur une redistribution des richesses produites en direction des personnes qui n’avaient pu acquérir que peu de droits à une pension.


* Le taux de remplacement représente l’écart entre la pension de retraite et le revenu à la fin de la carrière.
** Pour pouvoir partir à la retraite à taux plein (c’est-à-dire sans décote) à compter de l’âge légal, il faut avoir cotisé un certain nombre de trimestres en fonction de l’année de naissance.